Histoire du droit social

 In DROIT SOCIAL

Le droit du travail est né à la fin du xixe siècle. Ce siècle a vu l’apparition, avec la révolution industrielle, d’une nouvelle classe sociale, les « ouvriers » ou le « prolétariat », dans la terminologie marxiste, issus de la paysannerie.

En France, la première loi du travail date du 22 mars 1841: elle limitait le temps de travail pour les enfants : pas plus de six heures par jour découpée en périodes pour les moins de douze ans; pas plus de douze heures par jour pour les mineurs de plus de douze ans; et pas de travail de nuit ni les dimanches et jours fériés pour les garçons de moins de seize ans et les filles de moins de vingt-et-un ans.

Par ailleurs, cette loi interdisait les travaux souterrains (mines) pour les enfants de moins de douze ans et pour les femmes, et fixait l’obligation pour les enfants de moins de douze ans de suivre des cours à l’école en dehors des heures de travail.

À partir des années 1870, l’interdiction du travail pour les enfants de moins de douze ans est progressivement mise en œuvre par la Troisième République1.

En parallèle, le Second Empire abolit le délit de coalition en 1864 et la loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 légalise les syndicats.

En Allemagne, c’est Bismarck qui vote les premières lois sociales et instaure progressivement un régime de sécurité sociale.

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, plusieurs positions s’opposent au sujet de la réglementation du travail. À droite, certains, tels le juriste François Gény (1861-1959), auraient préféré une approche privée, fondée sur la philanthropie et le paternalisme (mis en œuvre par certains patrons saint-simoniens, par exemple par Dollfus-Mieg et Compagnie àMulhouse). D’autres (le président américain Theodore Roosevelt, etc.) préfèrent un État fort, capable d’imposer une règlementation afin de protéger la propriété privée2.

À gauche, si certains préconisent la promulgation d’une règlementation du contrat de travail par un État gouverné par un parti de gauche, un courant, proche du « socialisme anti-autoritaire », s’y oppose dans tous les pays industriels, craignant que celle-ci conduise à la démobilisation du mouvement ouvrier2.

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